Apprendre les TCC

Découvrir les Thérapies Comportementales, Cognitives et Emotionnelles

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Haris, 44 ans, étudiant en M1 TCC à Strasbourg

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je suis Haris, je viens de Chypre, j'ai 44 ans, je me considère comme quelqu'un de déterminé, cosmopolite et actif !

Quelle est votre formation initiale ?

Ma formation initiale est dans le domaine du marketing :
  • Bachelor of Business Administration in Marketing (European University, Chypre)
  • Masters of Business Administration in International Marketing (University of Sunderland, UK)
je suis donc en reconversion professionnelle.

Qu’est-ce qui vous a motivé(e) à apprendre les TCC ?

Dans les TCC j'apprécie beaucoup l'efficacité, la structure, le fait de se centrer sur un problème précis et ses solutions, ainsi que la collaboration avec les clients.
J'en ai moi-même bénéficié comme client pour un traitement de l'anxiété (12 séances).

Quelle(s) formation(s) suivez-vous/avez-vous suivie(s) pour apprendre les TCC ? 

J'ai suivi déjà plusieurs formations, certaines courtes et ciblées, d'autres plus longues :

Quelles autres formations comptez-vous suivre ensuite ?

Je compte passer le "CBT for Depression and Suicidality" du Beck Institute de Philadelphie, aux USA, accessible en ligne.

Y a-t-il un public et/ou une pathologie particulière qui vous intéressent ?

Oui, les pathologies liées à l'anxiété, la dépression.

Y a-t-il un stage que vous avez effectué et qui vous a particulièrement marqué ?

J'ai eu la chance d'effectuer un stage de 80 heures de séances avec des clients sur l'année 2015-2016. L'objectif était de faire le diagnostic et le traitement de l'anxiété, la dépression, l'anxiété sociale, la gestion de la colère.
Il y a eu des choses très positives, d'autre plus difficiles, mais dans les 2 cas cela a été pour moi une source de motivation et d’enrichissement humain. Regarder les clients commencer à se porter mieux et voir leur satisfaction, c'est irremplaçable.

Auriez-vous un conseil à donner à un étudiant qui démarre un cursus en TCC ?

La pratique, la pratique, la pratique : avec soi-même et avec les autres

Que pensez-vous de notre initiative de créer un site sur les TCC ?

C'est une très bonne idée, pour apprendre, mais aussi pour créer une communauté pour les étudiants en TCC !
 

Manon Villard - Conseillère en Analyse Appliquée du Comportement (ABA)

Quelle est votre profession et où exercez-vous ?

Je suis psychologue clinicienne de formation (Master pro –très freudien– de Paris VII), mais j’exerce en libéral sous le titre de « Conseillère en Analyse Appliquée du Comportement (ABA» ou parfois plus directement « Superviseuse en ABA ».

J’exerce auprès d’enfants souffrant de Troubles Envahissants du Développement (TED), du Comportement (TEC), du spectre autistique (TSA) ou de l’attention, avec ou sans hyperactivité (TA, TDAH).

Pourquoi ce titre ? Parce que mon métier, qui se compose de 3 activités principales : la mise en place de Projet d’Accompagnement Individualisé basés sur l’ABA, la guidance parentale et la supervision d’intervenants, est un métier à part entière.

Quelle formation avez-vous suivie pour apprendre les TCC ?

Mes 5 ans d’études de psychologie n’ont pas grand-chose à voir avec ce que je fais aujourd’hui.

C’est à Lille 3 que j’ai été formée pour ce qui est de la théorie (DU ABA en 2010), mais si je suis, bien relativement, compétente aujourd’hui, c’est surtout parce que j’ai eu la chance de travailler comme intervenante pendant 7 ans, sous la supervision de Psychologues BCBA très expérimentées – BCBA c’est la certification américaine en Analyse Appliquée du Comportement.

Comment vivez-vous les « TCC » dans votre pratique ?

Pour moi, on va pouvoir enlever un C à TCC, et même parler d’intervention comportementale. Comment je suis venue à l’intervention comportementale ? Eh bien certainement pas grâce à mes 5 années de psycho. On m’y a répété incessamment : « La thérapie comportementale, jamais ! Ils déplacent le symptôme ! »

Je ne vais pas ici dire plus de mal des psychanalystes, ni de ma formation, parce que je les respecte profondément et que je travaille encore quotidiennement avec des consœurs de formation psychanalytique. Elles peuvent - par le jeu, le dessin ou la conversation - aborder des problématiques très importantes avec les enfants que je suis : les problématiques liées à la stigmatisation liée au handicap ou à leurs troubles, les problématiques de déni des parents…
Elles le peuvent d’autant mieux qu’ils ont appris à jouer, dessiner et converser grâce à la thérapie comportementale !

Ce que je veux dire, vous l’avez compris, c’est que ces approches se complètent à merveille. Pour moi, elles n’ont pas les mêmes objectifs à l’égard du patient. L’approche ABA a pour objectif de mettre en place l’apprentissage de comportements donnant accès à l’autonomie, à la communication, à l’interaction sociale, à des activités fonctionnelles de la vie quotidienne, le tout en partant du plaisir et du désir de l’enfant. Il s’agit plus d’outils d’éducation que d’outils de « thérapie ».

Est-ce que la pratique des TCC est conforme à l’idée que vous en aviez avant de vous former ?

OUI ! Je déplace le symptôme ! Mais j’assume !

Quelques exemples : chez un petit garçon, j’ai remplacé le « symptôme » « stéréotypie avec une brindille en regard périphérique » (qui avait pour fonction l’auto-stimulation, d’après notre Analyse fonctionnelle) par un comportement de « jeu de ruban et jeu de bulles de savons » (qui ont la même fonction, après apprentissage par façonnement et pairing).

Chez un autre, nous avons remplacé le « symptôme » « cris stridents » qui (après Analyse fonctionnelle) s’est avéré avoir pour fonction la demande alimentaire, par le comportement « je veux manger ».

J’utilise cette terminologie pour plaisanter. Car en ABA et avec le public que je suis, nous n’utilisons pas le terme de « symptôme » mais celui de « comportement contextuellement inadapté ». Et nous mettons en apprentissage des comportements alternatifs.

Quel est l’outil ou la technique de TCC qui vous semble la plus indispensable dans votre pratique quotidienne ?

Le jeu ! L’apprentissage ne se fait pas sans motivation, et avec nos petits, il faut sans arrêt imaginer de nouveaux jeux. C’est plutôt fun comme boulot ! :)

Factuellement, comment s’organisent vos relations avec les autres professionnels de santé et vos collègues « psy » ?

J’ai répondu plus haut pour mes collaborations avec des psys plus psychanalystes, mais je travaille beaucoup avec des psychomotriciens, des orthophonistes. Nous nous apportons mutuellement. Il arrive que ces suivis soient terriblement compromis lorsque les troubles du comportement sont trop envahissants : nous transmettons alors à nos collègues les outils utilisés à la maison pour réduire ces troubles, encourager les comportements alternatifs, renforcer les efforts, et cette généralisation est tout à fait bénéfique pour l’enfant.

Par quel canal les patients/clients/usagers viennent vous consulter ?

Le bouche à oreille. Les professionnels libéraux compétents dans ce domaine sont encore trop rares. Les listes d’attentes sont longues. Les institutions ne sont pas encore bien formées à notre approche malgré les recommandations de la HAS. Elles ne sont en réalité pas toujours adaptées à la mise en place de ce genre d’approche et lorsqu’elles le sont, les places manquent !

Un accompagnement cohérent sur les différents environnements de l’enfant : domicile, école, centre de loisirs, est souvent beaucoup plus adapté (et moins cher qu’une place en institution). Mais le système de santé étant ce qu’il est, ce genre de suivi est très mal remboursé.

Y a-t-il un canal d’information privilégié que vous utilisez pour rester informé des progrès en TCC ?

J’avoue que je m’informe essentiellement sur les progrès en ABA, par des formations, des lectures et par l’échange avec d’autres praticiens.

Auriez-vous un conseil à donner à un étudiant qui démarre un cursus en TCC ?

Faites des stages variés pour trouver ce qui vous intéresse le plus.

Auriez-vous un conseil à donner à un jeune diplômé en TCC ?

Faites en sorte d’être toujours supervisés !

Que pensez-vous de l'initiativede créer ce site internet ?

En plus d’être une riche plateforme d’information, le site est une plateforme d’échange, et c’est formidable !

Echanger sur nos pratiques, nos savoirs, nos questions, nos besoins est à mon avis le meilleur moyen de faire notre métier le plus correctement possible.

Journées d'automne AFFORTHEC - novembre 2016

Journées d'automne AFFORTHEC - novembre 2016

Des processus à la thérapie : une nouvelle méthodologie


Ce sera le thème des prochaines journées d'automne de l'AFFORTHECC les 18 et 19 novembre 2016 à Annecy.
 

Atelier du 18/11

F. Nef va nous présenter une nouvelle façon de faire l'analyse fonctionnelle en TCC c'est l'analyse holistique processuelle
Celle-ci explique les phénomènes psychopathologiques par des processus psychologiques et rend compte de la comorbidité par des facteurs explicatifs communs.
En effet, des processus communs sont partagés par différents troubles et peuvent contribuer de façon causale au développement et/ou au maintien des 
symptômes observés. 
L’approche processuelle qui en résulte postule que les troubles mentaux résultent de processus psychologiques essentiellement cognitifs, émotionnels et comportementaux et que différents troubles peuvent être sous-tendus par des processus psychologiques communs (Harvey et al., 2004).
 

Atelier du 19/11

Mme Bayens, Mme Bouvard, M. Dethier et M. Philippot vont nous proposer dans la lignée de l'atelier du 18/11, un protocole d'évaluation des processus dans les troubles anxio-dépressifs.
Ces ateliers font évoluer nos pratiques cliniques et répondent à nos besoins de rester au contact des résultats des recherches scientifiques.
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