Apprendre les TCC

Découvrir les Thérapies Comportementales, Cognitives et Emotionnelles

Troubles Anxieux


Les personnes anxieuses ont tendance à surestimer le danger de leur environnement et sous-estimer leur capacité à affronter les menaces.

De nombreux troubles souvent associés

Rappel de définitions :

  • Peur : émotion normale d’alerte et de crainte face à un danger ;
  • Anxiété : l’anxiété est une émotion proche de la peur, elle existe chez tout être humain. Elle correspond à une nécessité permanente de s’adapter aux problèmes de la vie (« anxiété adaptative ») et aux interrogations que chaque individu porte sur le monde (« anxiété existentielle »). Ces deux formes d’anxiété sont normales. L’anxiété peut cependant devenir une maladie qui associe différents symptômes (psychologiques, physiques, comportementaux) et entraîne une souffrance et une gêne importantes dans la vie quotidienne, on parle alors de troubles anxieux. L'émotion ressentie et/ou les signes physiques de stress sont alors excessifs par rapport aux dangers éventuels ;
  • Troubles anxieux (DSM-IV) : pathologies durables dans lesquelles l’anxiété ou l’angoisse sont les symptômes principaux

Les différents troubles anxieux

Ce terme regroupe l’ensemble des troubles mentaux dans lesquels existent des peurs irrationnelles et invalidantes.

Les troubles anxieux regroupent six entités cliniques :
  1. le trouble anxieux généralisé (TAG),
  2. le trouble panique avec ou sans agoraphobie,
  3. le trouble anxiété sociale (TAS),
  4. la phobie spécifique,
  5. le trouble obsessionnel compulsif (TOC) (depuis le DSM-5, ce trouble n'est plus considéré comme un trouble anxieux),
  6. l’état de stress post-traumatique (ESPT)

Prévalence

Selon l'étude ESEMeD/MHEDEA 2000, dans la population générale âgée de 18 à 65 ans, l’ensemble de ces troubles anxieux a une prévalence sur 12 mois d’environ 15 % et une prévalence sur la vie entière d’environ 21 %.
 
Les troubles anxieux représentent environ
25% des consultations en médecine générale.

Le coût pour le système de santé français serait équivalent à celui de la dépression ou de la schizophrénie. Les consultations sont hélas souvent tardives, les personnes touchées souffrant ainsi d'une invalidité fonctionnelle pouvant être sévère (isolement, évitement, dépression, prise de toxiques).
Trouble Prévalence sur un an Prévalence vie entière
Phobie spécifique 4,7 % 11,6 %
TAG 2,1 % 6 %
Phobie sociale 1,7 % 4,7 %
ESPT 2,2 % 3,9 %
Trouble panique 1,2 % 3 %
TOC 0,7 % 2,5 %
Agoraphobie 0,6 % 1,8 %
TOTAL 15 % 21%


Globalement, la fréquence est deux fois plus élevée chez la femme que chez l’homme (les femmes représentent 2/3 des cas).
Taux de patients pris en charge par trouble anxiieux et sexe
(source)

Comorbidités

Les comorbidités sont très fréquentes :
  • avec la dépression (entre 50 et 70%)
  • avec d'autres troubles anxieux (40 à 60%)
La moitié des troubles anxieux seraient associés à une cyclothymie : plus de 50 % des troubles anxieux seraient cyclothymiques (cité par Hantouche et Trybou dans "Soigner sa cyclothymie").

Diagnostic différentiel

Différencier les différents troubles anxieux

Les différents troubles anxieux diffèrent notamment par leurs cognitions associées :

  • Dans le TAS les cognitions tournent autour de l'idée d'être observé, mal jugé et d'être considéré comme offensant.
  • Dans le Trouble Anxieux Généralisé, les cognitions sont des inquiétudes excessives envahissant de nombreuses situations de la vie quotidienne.
  • Dans le Trouble Panique, les sensations physiques sont à l'origine de cognitions concernant la peur de s'évanouir, faire un malaise cardiaque, potentiellement mortel, ou de devenir fou.
  • Dans la phobie spécifique, la personne a peur d'un objet ou d'une situation précise.

Traitement des troubles anxieux

Arbre décisionnel simplifié pour choisir un type de prise en charge


(reproduit de HAS, Affections psychiatriques de longue durée Troubles anxieux graves, p29).

Du point de vue cognitif

La prise en charge TCC mettra notamment l'accent sur l'aspect cognitif car les personnes souffrant de troubles anxieux ont des biais attentionnels : les stimulis ambigus en relation avec leurs thématiques anxieuses seront traités comme des stimuli négatifs (menace) et les stimuli congruents avec la thématique anxieuse seront traités en priorité par rapport à des stimuli neutres ou positifs. Cette "priorité au négatif" va renforcer le stress de la personne et donc son sentiment de vulnérabilité, ce qui va en retour renforcer les schémas anxieux et maintenir ces biais cognitifs.

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