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Troubles bipolaires

En quelques mots...

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Les troubles bipolaires sont des troubles de l'humeur qui comprend deux pôles définis classiquement comme opposés :
  • un pôle haut appelé "manie",
  • un pôle bas appelé "dépression".
Leur expression clinique étant très variable d'un individu à l'autre, on parle de plus en plus de "spectre bipolaire". Les nosographies actuelles telles que le DSM-5 distinguent des types de de bipolarité selon la façon dont les deux pôles se manifestent en fréquence et en intensité au cours de la vie. L'ancienne appelation de "psychose maniaco-dépressive" n'est plus à utiliser.

Le différents types identifiés par le DSM-5 sont les suivants :
  • Trouble bipolaire de type I
  • Trouble bipolaire de type II
  • Trouble cyclothymique
  • Trouble bipolaire ou apparenté induit par une substance/un médicament
  • Trouble bipolaire ou apparenté dû à une autre affection médicale
  • Autre trouble bipolaire ou apparenté spécifié
  • Trouble bipolaire ou apparenté non spécifié

Tempéraments affectifs

Cette section cite des extraits de l'excellent article "Tempéraments hyperthymique et cyclothymique : expressions atténuées du trouble bipolaire ?" de A. Zermatten et J.-M. Aubry publié dans la Revue Médicale Suisse (Rev Med Suisse 2012 ; 8 : 1757-60).
 
Kraepelin et plus récemment, Akiskal et coll ont décrit plusieurs tempéraments affectifs (hyperthymique, dépressif, cyclothymique, irritable et anxieux), qui pourraient correspondre à des caractéristiques prémorbides d’un trouble affectif, ou à des états subaffectifs permanents, donnant lieu à une expression atténuée des troubles thymiques.
On serait ainsi en présence d’un continuum trait-état entre le tempérament et les épisodes affectifs, avec l’idée que plus le tempérament est extrême, plus le risque serait grand de développer un trouble affectif. L’idée d’un continuum entre tempérament et trouble bipolaire provient notamment des recherches qui ont montré une possible agrégation familiale des dysrégulations tempéramentales.

La présence des tempéraments affectifs semble influencer l’expression symptomatique et l’évolution des épisodes thymiques. En ce sens, l’étude des tempéraments affectifs peut avoir une influence sur l’évaluation des patients et sur leur prise en charge.

Tempérament hyperthymique

Humeur légèrement positive très constante.

Les personnes avec un tempérament hyperthymique sont décrites comme exubérantes, énergiques, extraverties, avec une attitude optimiste, et ayant d’habitude besoin de moins de sommeil que les autres.

Plusieurs travaux indiquent par ailleurs que le tempérament hyperthymique pourrait être associé à des caractéristiques de la personnalité comme l’ouverture, l’extraversion, la recherche de sensations ou la persévérance (ces 2 derniers sont des dimensions de l'impulsivité cf modèle UPPS).

Le tempérament hyperthymique serair un facteur protecteur pour la majorité des troubles mentaux (notamment les différents troubles anxieux), excepté pour le trouble bipolaire, l’anxiété de séparation, les abus de substances et le trouble du contrôle des impulsions.

Tempérament cyclothymique

Le tempérament cyclothymique est caractérisé par une instabilité de l’humeur.

Les personnes avec ce tempérament présentant des caractéristiques dépressives (basse estime de soi, retrait social, manque d’énergie) qui alternent avec des caractéristiques hypomanes (diminution du besoin de sommeil, créativité, énergie, confiance et sociabilité) lors de phases cycliques durant au moins deux jours.

Ce tempérament serait associé à davantage de tentatives de suicide au cours de la vie. Plusieurs études suggèrent par ailleurs que les patients avec un tempérament cyclothymique pourraient évoluer vers un trouble bipolaire plutôt de type II.

Tempérament et épisodes thymiques

  • Un tempérament hyperthymique ou cyclothymique est fréquemment (plus d'un tiers) retrouvé chez les patients avec un trouble bipolaire.
  • Le tempérament hyperthymique serait associé à davantage d’épisodes maniaques plutôt que dépressifs, alors que le tempérament cyclothymique serait au contraire corrélé avec une récurrence des épisodes dépressifs, ainsi que la présence de troubles fonctionnels (difficultés dans les loisirs, les activités sociales et la gestion du domicile).
  • A la fois, le tempérament hyperthymique et le tempérament cyclothy­mique seraient associés aux caractéristiques psychotiques et saisonnières dans le trouble bipolaire.
  • Les patients dépressifs avec un tempérament hyperthymique ou cyclothymique répondaient mieux à des stabilisateurs de l’humeur.

Prévalence

Les troubles de l'humeur seraient la 6ème cause d'invalidité dans le monde avec une prévalence d'environ 3 % pour les troubles bipolaires de type 1 et 2 qui sont les formes les plus sévères, et 6 % pour tout le spectre de la bipolarité en incluant les tempéraments.
C'est la pathologie mentale avec le taux de suicide le plus élevé : 20% des patients bipolaires non traités décèdent par suicide.
  • Un diagnostic et une prise en charge précoce sont donc très importants. L'espérance de vie est réduite en moyenne de 10 ans par rapport à la population générale.
  • 18 ans est l’âge moyen de survenue d’un premier épisode maniaque ou d’un épisode dépressif caractérisé pour le trouble bipolaire de type 1.
  • Le trouble peut se déclarer à tout âge, même après 60 ou 70 ans. Dans un tel cas il convient de chercher la présence d'un trouble médical (par exemple des troubles cognitifs fronto-temporaux).
  • La récidive d'épisodes maniaques est d'environ 90%.
  • Les épisode dépressifs caractérisés suivent immédiatement les épisodes maniaques dans 60% des cas.
  • La quantité de jours passés en dépression dans l’année passée est associées à un risque accru de tentatives de suicide ou de suicide
  • Globalement le sex-ratio est de 1. En revanche, le tempérament hyperthymique serait davantage présent chez les hommes, alors que le tempérament cyclothymique serait plutôt présent chez les femmes.

Facteurs de risque

Au niveau génétique, le risque est 10 fois plus élevé chez un adulte apparenté à une personne avec un trouble bipolaire de type I ou II. Le risque augmente avec le degré de parenté. La schizophrénie et les troubles bipolaires partagent semble-t-il des facteurs génétiques communs, il y a donc une co-agrégation familiale pour ces deux pathologies.

Comorbidités

65 % des personnes souffrant de trouble bipolaire auraient une comorbidité.
  • L'abus de substance, notamment d'alcool et de cannabis apparait comme la comorbidité la plus fréquente (dans plus de 40% des cas).
  • Les troubles anxieux le sont presque autant : trouble panique, anxiété sociale, TAG sont très courants, ils sont visibles en phase euthymique.
  • Un trouble de la personnalité borderline serait présent dans 25 à 29% des cas. La labilité émotionnelle et l’impulsivité sont des dimensions communes aux deux pathologies. Pour les troubles bipolaires, les symptômes doivent s’inscrire dans le cadre d’un épisode et se majorer nettement par rapport à l’état habituel.
  • D'autres troubles tels que diabète et la dysthyroïdie sont régulièrement présents.

Diagnostic

Un retard diagnostic à combler...

Actuellement on estime à 10 ans en moyenne le temps écoulé entre un premier épisode de la maladie et la mise en place d’un traitement adapté.

Les troubles bipolaires sont des troubles de l'humeur caractérisés par l'occurence d'épisodes ou symptômes maniaques, mixtes ou hypomaniaques. Ces épisodes vont en général alterner avec des épisodes ou symptômes dépressifs. Avant de définir les différents types de bipolarité, il convient donc de préciser quels sont les signes d'un épisode maniaque, d'un épisode hypomaniaque et d'un épisode dépressif.

Selon le DSM-5

Épisode maniaque

A. Une période nettement délimitée durant laquelle l’humeur est élevée, expansive ou irritable de façon anormale et persistante, avec une augmentation anormale et persistante de l’activité orientée vers un but ou de l’énergie, persistant la plupart du temps, presque tous les jours, pendant au moins une semaine (ou toute autre durée si une hospitalisation est nécessaire).

B. Au cours de cette période de perturbation de l’humeur et d’augmentation de l’énergie ou de l’activité, au moins 3 des symptômes suivants (4 si l’humeur est seulement irritable) sont présents avec une intensité significative et représentent un changement notable par rapport au comportement habituel :
  1. Augmentation de l’estime de soi ou idées de grandeur.
  2. Réduction du besoin de sommeil (p. ex. le sujet se sent reposé après seulement 3 heures de sommeil).
  3. Plus grande communicabilité que d’habitude ou désir constant de parler.
  4. Fuite des idées ou sensations subjectives que les pensées défilent.
  5. Distractibilité (c.-à-d. que l’attention est trop facilement attirée par des stimuli extérieurs sans importance ou non pertinents) rapportée ou observée.
  6. Augmentation de l’activité orientée vers un but (social, professionnel, scolaire ou sexuel) ou agitation psychomotrice (c.-à-d. activité sans objectif, non orientée vers un but).
  7. Engagement excessif dans des activités à potentiel élevé de conséquences dommageables (p. ex. la personne se lance sans retenue dans des achats inconsidérés, des conduites sexuelles inconséquentes ou des investissements commerciaux déraisonnables).
C. La perturbation de l’humeur est suffisamment grave pour entraîner une altération marquée du fonctionnement professionnel ou des activités sociales, ou pour nécessiter une hospitalisation afin de prévenir des conséquences dommageables pour le sujet ou pour autrui, ou bien il existe des caractéristiques psychotiques.

D. Troubles bipolaires et apparentés L’épisode n’est pas imputable aux effets physiologiques d’une substance (p. ex. substance donnant lieu à abus, médicament ou autre traitement) ou à une autre affection médicale.

Épisode hypomaniaque

A. Une période nettement délimitée durant laquelle l’humeur est élevée, expansive ou irritable de façon anormale et persistante, avec une augmentation anormale et persistante de l’activité ou du niveau d’énergie, persistant la plupart du temps, presque tous les jours, pendant au moins 4 jours consécutifs.
B. Au cours de cette période de perturbation de l’humeur et d’augmentation de l’énergie ou de l’activité, au moins 3 des symptômes suivants (4 si l’humeur est seulement irritable) sont présents avec une intensité significative et représentent un changement notable par rapport au comportement habituel :
  1. Augmentation de l’estime de soi ou idées de grandeur.
  2. Réduction du besoin de sommeil (p. ex. le sujet se sent reposé après seulement 3 heures de sommeil).
  3. Plus grande communicabilité que d’habitude ou désir constant de parler.
  4. Fuite des idées ou sensations subjectives que les pensées défilent.
  5. Distractibilité (p. ex. l’attention est trop facilement attirée par des stimuli extérieurs sans importance ou non pertinents) rapportée ou observée.
  6. Augmentation de l’activité orientée vers un but (social, professionnel, scolaire ou sexuel) ou agitation psychomotrice.
  7. Engagement excessif dans des activités à potentiel élevé de conséquences dommageables (p. ex. la personne se lance sans retenue dans des achats inconsidérés, des conduites sexuelles inconséquentes ou des investissements commerciaux déraisonnables).
C. L’épisode s’accompagne de modifications indiscutables du fonctionnement, qui diffère de celui du sujet hors période symptomatique.
D. La perturbation de l’humeur et la modification du fonctionnement sont manifestes pour les autres.
E. La sévérité de l’épisode n’est pas suffisante pour entraîner une altération marquée du fonctionnement professionnel ou social, ou pour nécessiter une hospitalisation. S’il existe des caractéristiques psychotiques, l’épisode est, par définition, maniaque.
F. L’épisode n’est pas imputable aux effets physiologiques d’une substance (p. ex. substance donnant lieu à abus, médicament ou autre traitement).

La différence entre un épisode hypomaniaque et maniaque réside donc essentiellement dans le degré de gravité de l'alteration du fonctionnement ou la présence de caractéristiques psychotiques.

Épisode dépressif caractérisé

Voir Dépression.

Trouble bipolaire de type I

Les épisodes dépressifs caractérisés sont fréquents dans un trouble bipolaire de type I mais leur présence n’est pas requise pour son diagnostic. 

Le patient souffre d'un trouble bipolaire de type 1 si :
  1. A répondu aux critères d’au moins un épisode maniaque.
  2. La survenue de l’épisode ou des épisodes maniaques ou dépressifs n’est pas mieux expliquée par un trouble schizotypique, une schizophrénie, un trouble schizophréniforme, un trouble délirant ou un autre trouble du spectre de la schizophrénie ou un autre trouble psychotique spéciié ou non spéciié.

Trouble bipolaire de type II

A. Les critères sont remplis pour au moins un épisode hypomaniaque et au moins pour un épisode dépressif caractérisé.
B. Il n’y a jamais eu d’épisode maniaque.
C. L’apparition de(s) l’épisode(s) hypomaniaque(s) et de(s) l’épisode(s) dépressif(s) n’est pas mieux expliquée par un trouble schizoaffectif, une schizophrénie, un trouble schizophréniforme, un trouble délirant ou un autre trouble spéciié ou non spéciié du spectre de la schizophrénie et autres troubles psychotiques.
D. Les symptômes de dépression ou l’imprévisibilité causés par l’alternance fréquente entre des périodes de dépression et d’hypomanie entraînent une souffrance importante ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants.

Un cours sur les aspects cliniques et nosographiques des Troubles Bipolaire

Vidéo du Dr Ludovic SAMALIN, via la très bonne chaîne "La Psychiatrie au soleil ☀️"

Prise en charge

Guide pratique du site "TCC Montréal"

« Guide de pratique pour le diagnostic et le traitement du trouble bipolaire », Ngô, T. L., Chaloult, L. et Goulet, J., 2018.

Echelles

Outre les échelles normalisées, des outils comme le diagramme vie entière et un agenda de l'humeur (traçant les fluctuations de l'humeur au sein de la journée) sont des outils diagnostiques et de suivi précieux.
Les hétéro-questionnaires sont pertinents car les personnes souffrent souvent de problèmes d'insight.
  • Check list d’hypomanie (CLH 32),
  • Echelle d'évaluation de la manie de Young (YMRS),
  • Échelle d’évaluation de la dépression bipolaire (EEDB)
  • Echelle de manie de Bech et Rafaelsen (BRMS)
  • Questionnaire « TEMPS A » (Temperament Evaluation of Memphis, Pisa, Paris and San Diego, Auto-évaluation).
  • Questionnaire de trouble de l'humeur (MDQ)
  • Test FAST

Vocabulaire en lien avec cette pathologie

  • bipolarité de type 1
  • bipolarité de type 2
  • bipolarité de type 3
  • cyclothymie
  • dépenses pathologiques
  • épisode dépressif
  • épisode maniaque
  • épisode mixte
  • humeur euphorique
  • humeur « hyperthymique »
  • hyper-sexualité
  • hypomanie
  • insight (manque d')
  • lithémie
  • lithium
  • manie
  • phase euthymique
  • réactions paradoxales (aux anti-dépresseurs)
  • régulateurs de l'humeur
  • rythmes circadiens
  • tachypsychie
  • tempérament affectif : dépressif / dysthymique, cyclothymique, hyperthymique
  • thymo-régulateurs
  • valproate
  • voyages pathologiques

Associations

Ressources de référence

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Echelles et questionnaire pour la bipolarité

Pas de test psychométrique disponible selon ce critère...

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